L’EHA dans les établissements de santé : un volet essentiel pour atteindre la couverture sanitaire universelle, et une étape fondamentale pour éliminer le choléra

18 décembre 2020

Actualité

Il est crucial de développer des systèmes de santé solides à travers le monde pour soutenir les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables. Qu’il s’agisse de faire face à une pandémie mondiale ou de combattre une maladie ancienne comme le choléra qui frappe encore au moins 47 pays dans le monde, les services de santé doivent garantir la sécurité et la dignité des individus.

Jackeline Gideon Mwiguta, a nurse/midwife at the Nyarugusu Dispensary in the Geita Region of Tanzania
Jackeline Gideon Mwiguta, infirmière et sage-femme au dispensaire de Nyarugusu dans la région de Geita en Tanzanie – © WaterAid/Sam Vox

La fragilité des systèmes de santé, associée à certains facteurs socio-économiques, freinent les progrès vers la couverture sanitaire universelle (CSU).  L’insuffisance des infrastructures élémentaires, notamment des installations d’EHA (eau, hygiène et assainissement), et les carences dans le domaine des ressources humaines (en particulier en termes de formation et d’équipement des professionnels de la santé) nuisent à la qualité des services et génèrent un manque de confiance dans les services de santé (OMS, 2019).

Pour créer un environnement favorable à la prévention du choléra, il est essentiel de disposer d’installations d’EHA durables (et de recourir au vaccin oral contre le choléra). Le secteur d’EHA est notre meilleur atout dans le domaine de la santé publique, car il a la capacité d’alléger une charge sanitaire et économique évitable. De plus, l’amélioration et la préservation des conditions d’EHA dans les établissements de santé peuvent contribuer à donner confiance dans les services de santé et à encourager les individus à solliciter les services.

Dans les établissements de santé (EDS), les installations d’EHA favorisent la dignité des utilisateurs des services de santé et l’inclusion pour tous. Néanmoins, il existe des inégalités considérables dans les pays les moins développés, où 50 % des EDS sont dépourvus de services d’approvisionnement en eau, et où 67 % ne disposent pas des services d’assainissement élémentaires. Ces conditions ont des répercussions sur les femmes, majoritaires dans les équipes de santé, et encore plus sur les personnes handicapées.  L’amélioration de la santé publique repose sur la mise en place des éléments d’EHA essentiels dans les ETS (« Fundamentals first ») et sur des installations d’EHA durables pour prévenir le choléra. .

En tant que co-présidente du groupe de travail d’EHA du GTFCC, l’organisation WaterAid, sous la direction de M. Nurullah Awal de WaterAid Bangladesh, utilisera sa position unique pour plaider en faveur d’un investissement urgent dans les installations d’eau, d’hygiène, et d’assainissement afin d’atteindre les objectifs de la Feuille de route mondiale jusqu’à 2030, visant à mettre fin au choléra, et de progresser vers la couverture sanitaire universelle. WaterAid appelle à une action urgente dans le secteur WASH :

  • Investir dans les services, les infrastructures, le matériel et la formation d’EHA pour tous les professionnels de la santé œuvrant en première ligne (dont 70 % sont des femmes), y compris les agents d’entretien et le personnel auxiliaire, conformément à la résolution WHA72.7 qui a été adoptée ;
  • Mener de grandes campagnes d’information nationales sur la santé publique, notamment sur les bonnes pratiques d’hygiène adaptées aux besoins de tous ;
  • Intégrer des indicateurs relatifs à l’accès aux services d’EHA au sein des établissements de santé, des communautés, et des groupes les plus à risque, dans le dispositif national de surveillance et les normes pour une couverture sanitaire universelle, notamment en ce qui concerne la qualité des soins et la préparation aux pandémies, et veiller à ce que les données soient utilisées pour guider l’action vers la réalisation de la couverture sanitaire universelle.

Le renforcement des systèmes nationaux de santé publique, y compris dans le secteur d’EHA, doit être amélioré de toute urgence pour éliminer le choléra. Les conflits, le changement climatique, l’urbanisation et la croissance de la population continuent d’exacerber cette épidémie de choléra qui perdure. Il est essentiel de sensibiliser les décideurs et de poursuivre le plaidoyer pour allouer des ressources suffisantes à la réalisation des objectifs des plans nationaux de lutte contre le choléra. Il est temps d’accélérer l’action multisectorielle aux niveaux national, régional et mondiale pour mettre fin au choléra.