À propos du choléra
Inégalités sociales face à cette maladie qui touche les populations les plus pauvres et les plus vulnérables du monde
Inégalités sociales face à cette maladie qui touche les populations les plus pauvres et les plus vulnérables du monde
Alors que le choléra a été éradiqué dans les pays développés il y a des décennies, il continue de toucher de manière disproportionnée les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables.
Le choléra est un marqueur des inégalités, qui frappe ceux qui se trouvent déjà en situation de vulnérabilité à cause des conflits, de l’insécurité et de la pauvreté.
Ses victimes sont des adultes et des enfants vivant dans les zones rurales, les bidonvilles périurbains et les camps de réfugiés, où l’accès à l’eau potable et à des moyens d’assainissement adéquats fait cruellement défaut.
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par la bactérie Vibrio cholerae.
La courte période d’incubation, allant de deux heures à cinq jours, explique la hausse exponentielle des cas lors de flambées épidémiques, qui entraînent un grand nombre de décès. Si la plupart des personnes infectées par V. cholerae ne présentent que des symptômes légers, certaines développent une déshydratation sévère pouvant conduire à un choc septique et à la mort en quelques heures.
La majeure partie des cas peuvent être traités avec succès au moyen d’une solution de réhydratation orale (SRO), mais les cas graves nécessitent l’administration de liquides par voie intraveineuse et d’antibiotiques.
Selon les estimations, il y a chaque année 1,3 à 4 millions de cas de choléra. Toutefois, la maladie reste négligée et sous-déclaré. La plupart des cas ne sont pas recensés en raison des limitations des systèmes de surveillance et des craintes de répercussions négatives sur le commerce ou le tourisme.
Aujourd’hui, le choléra touche 47 pays à travers le monde. Presque tous les pays en développement sont confrontés à des flambées de choléra ou à la menace d’une épidémie.
La feuille de route mondiale à l'horizon 2030 présente les interventions multisectorielles visant à prévenir le choléra par l’application d’un ensemble de mesures.
Ces mesures incluent la mise en œuvre d’un programme eau, hygiène et assainissement sur le long terme, l’administration de vaccins anticholériques oraux et le renforcement de la surveillance de la maladie dans les zones les plus touchées par le choléra (hotspots choléra), mais aussi à endiguer les flambées par la détection précoce et la riposte rapide en cas d’alerte.
Les gouvernements nationaux dans les pays touchés par le choléra montreront la voie, avec le soutien des partenaires du GTFCC. Les interventions multisectorielles visant à contrôler efficacement le choléra reposent sur une série de mesures qui doivent être bien coordonnées :
Pour élaborer des stratégies solides de préparation et de réponse à la maladie
Pour assurer un accès durable à l’eau potable et à des solutions d’assainissement pour les populations les plus à risque
Pour améliorer la capacité de réaction en cas de flambée épidémique
Pour confirmer les cas suspects et suivre la progression
Pour prévenir le choléra et protéger les communautés
Pour accroître la sensibilisation et promouvoir les bonnes pratiques d’hygiène
Les hotspots choléra jouent un rôle central dans le fardeau et la propagation de la maladie. En ciblant ces zones relativement peu étendues, non seulement nous réduirons le fardeau du choléra, mais nous nous assurerons également que les interventions de contrôle atteignent ceux qui en ont le plus besoin.
L’accès à l’eau potable et à des solutions d’assainissement est un droit humain fondamental. Toutefois, des millions de personnes à travers le monde boivent toujours de l’eau contaminée par des matières fécales, ce qui les expose à des risques de maladies à transmission hydrique, dont le choléra.
Le VCO joue un rôle déterminant dans la lutte contre le choléra. Il a un effet immédiat et permet de prévenir le choléra pendant deux à trois ans, permettant ainsi de faire le lien entre la réponse aux urgences et le contrôle de la maladie à plus long terme avec des interventions sur l’eau, l’hygiène et l’assainissement.
En 2013, l’OMS a constitué un stock de VCO. À ce jour, plus de 54 millions de doses de VCO ont été administrées dans 25 pays.
Le nombre de doses de vaccin par an est passé de deux millions en 2013 (date de mise en place du stock) à sept millions en 2016, et il devrait dépasser les 25 millions à compter de 2019.