À propos du choléra

Inégalités sociales face à cette maladie qui touche les populations les plus pauvres et les plus vulnérables du monde

21 000à143 000décès

Le choléra aujourd’hui

D’ici 2030

Élimination du choléra dans 20 pays

Alors que le choléra a été éradiqué dans les pays développés il y a des décennies, il continue de toucher de manière disproportionnée les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables.

Le choléra est un marqueur des inégalités, qui frappe ceux qui se trouvent déjà en situation de vulnérabilité à cause des conflits, de l’insécurité et de la pauvreté.

Ses victimes sont des adultes et des enfants vivant dans les zones rurales, les bidonvilles périurbains et les camps de réfugiés, où l’accès à l’eau potable et à des moyens d’assainissement adéquats fait cruellement défaut.

90 %

de réduction des décès dus au choléra

Une infection intestinale aiguë qui, en l’absence de traitement, peut tuer en quelques heures

Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par la bactérie Vibrio cholerae.

La courte période d’incubation, allant de deux heures à cinq jours, explique la hausse exponentielle des cas lors de flambées épidémiques, qui entraînent un grand nombre de décès. Si la plupart des personnes infectées par V. cholerae ne présentent que des symptômes légers, certaines développent une déshydratation sévère pouvant conduire à un choc septique et à la mort en quelques heures.

La majeure partie des cas peuvent être traités avec succès au moyen d’une solution de réhydratation orale (SRO), mais les cas graves nécessitent l’administration de liquides par voie intraveineuse et d’antibiotiques.

Faits et chiffres

  • 21 000 à 143 000 décès
    chaque année dans le monde
  • 1,3 à 4 millions de cas
    chaque année dans le monde
  • Toutes les 10 secondes
    un nouveau cas de choléra se déclare
  • 47 pays
    touchés à travers le monde
  • 40 à 80 millions de personnes
    vivent dans des hotspots choléra rien qu’en Afrique

Le choléra est évitable avec les outils à notre disposition aujourd’hui, son élimination est donc un objectif à notre portée

Le fardeau réel du choléra est sous-déclaré

Selon les estimations, il y a chaque année 1,3 à 4 millions de cas de choléra. Toutefois, la maladie reste négligée et sous-déclaré. La plupart des cas ne sont pas recensés en raison des limitations des systèmes de surveillance et des craintes de répercussions négatives sur le commerce ou le tourisme.

Aujourd’hui, le choléra touche 47 pays à travers le monde. Presque tous les pays en développement sont confrontés à des flambées de choléra ou à la menace d’une épidémie.

Comment combattre le choléra

La feuille de route mondiale à l'horizon 2030 présente les interventions multisectorielles visant à prévenir le choléra par l’application d’un ensemble de mesures.

Ces mesures incluent la mise en œuvre d’un programme eau, hygiène et assainissement sur le long terme, l’administration de vaccins anticholériques oraux et le renforcement de la surveillance de la maladie dans les zones les plus touchées par le choléra (hotspots choléra), mais aussi à endiguer les flambées par la détection précoce et la riposte rapide en cas d’alerte.

Une approche multisectorielle

Les gouvernements nationaux dans les pays touchés par le choléra montreront la voie, avec le soutien des partenaires du GTFCC. Les interventions multisectorielles visant à contrôler efficacement le choléra reposent sur une série de mesures qui doivent être bien coordonnées :

Leadership et coordination

Pour élaborer des stratégies solides de préparation et de réponse à la maladie

Eau, hygiène et assainissement (EHA)

Pour assurer un accès durable à l’eau potable et à des solutions d’assainissement pour les populations les plus à risque

Renforcement des systèmes de santé

Pour améliorer la capacité de réaction en cas de flambée épidémique

Surveillance et notification

Pour confirmer les cas suspects et suivre la progression

Vaccin anticholérique oral (VCO)

Pour prévenir le choléra et protéger les communautés

Engagement communautaire

Pour accroître la sensibilisation et promouvoir les bonnes pratiques d’hygiène

Hotspots choléra

Les hotspots choléra jouent un rôle central dans le fardeau et la propagation de la maladie. En ciblant ces zones relativement peu étendues, non seulement nous réduirons le fardeau du choléra, mais nous nous assurerons également que les interventions de contrôle atteignent ceux qui en ont le plus besoin.

L’accès à l’eau potable : un droit de l’homme

L’accès à l’eau potable et à des solutions d’assainissement est un droit humain fondamental. Toutefois, des millions de personnes à travers le monde boivent toujours de l’eau contaminée par des matières fécales, ce qui les expose à des risques de maladies à transmission hydrique, dont le choléra.

Établir des mesures EHA de base est fondamental pour limiter les risques d’infection

  • Approvisionnement en eau de base : accès à des sources d’eau potable (raccordement des habitations au réseau, fontaine publique, puits foré, puits creusé protégé, source protégée ou citerne d’eau de pluie) nécessitant un trajet inférieur à 30 minutes aller-retour, plus désinfection à domicile ou autre
  • Système d’assainissement de base : accès à des installations d’assainissement améliorées (raccordement au tout-à-l’égout, raccordement à une fosse septique, latrines à chasse d’eau rudimentaires, latrines à fosse simple, latrines à fosse améliorées et ventilées)
  • Conditions d’hygiène de base : accès à un espace où se laver les mains avec de l’eau et du savon pour chaque foyer
  • Engagement communautaire pour gérer les ressources EHA et promouvoir les bonnes pratiques d’hygiène

Les programmes EHA sont essentiels pour les populations exposées au risque de choléra à travers le monde

  • 844 millions de personnes n’ont pas accès aux services d’approvisionnement en eau potable de base
  • Plus de 2 milliards boivent de l’eau provenant de sources contaminées par des matières fécales
  • 2,4 milliards ne disposent pas des installations d’assainissement de base

Vaccin anticholérique oral (VCO)

Le VCO joue un rôle déterminant dans la lutte contre le choléra. Il a un effet immédiat et permet de prévenir le choléra pendant deux à trois ans, permettant ainsi de faire le lien entre la réponse aux urgences et le contrôle de la maladie à plus long terme avec des interventions sur l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

En 2013, l’OMS a constitué un stock de VCO. À ce jour, plus de 54 millions de doses de VCO ont été administrées dans 25 pays.

Quelle est la taille du stock de VCO ?

Le nombre de doses de vaccin par an est passé de deux millions en 2013 (date de mise en place du stock) à sept millions en 2016, et il devrait dépasser les 25 millions à compter de 2019.